A L’INSU
Rien n’y paraît, et pourtant
Au-dedans, à l’insu de tous, y compris
À mon insu, ça travaille, je ne sais pas comment,
Je n’en sais pas grand-chose, mais ça travaille.
 
Ça travaille, comment ? Comme l’étudiante studieuse ?
Non, plutôt comme les planchers, les meubles, les poutres
Travaillent.
Ça craque et ça s’ajuste, ça ne s’effondre pas.
 
Ça craque et ça s’ajuste, ça se tricote en douce
Peut-être avec de la laine détricotée qui se recycle.
Cycles, comme pour les machines qui lavent,
Cycles, comme pour une bonne partie de la vie des femmes,
Cycles, comme les saisons et les rotations célestes.
 
Dévide la pelote des mots, évide le creux de la vie,
Évidence qui laisse la place aux pousses,
Aux trouvailles encore à venir, aux étincelles,
Aux fulgurances… Ça se tricote en douce, à mon insu
Mots et maux, leurs et leurres, à la bonne heure
Se font filigrane.
Insu, inconnu, dé-maîtrise et dépossession
Attente confiante, pas trop d’attendus, pas trop d’angoisse
 
Laisse venir, ça surgira… à point nommé !
 
Rodez, 27 juin 2024

poe-vie.fr
« Au fil de la vie, au gré des mots »