NAVETTE DU TEMPS

ORAAGE Eclairs, zébrures et fugacité Attendre derrière le carreau Comme on guette les étoiles filantes Fascination de l’éphémère Décharges brutes et lumineuses Traînées évanescentes L’a vu, l’a pas vu ? doute Apaisement dans la confirmation d’autrui Tension qui monte et culmine, fébrilité Claquements secs ou grondements Roulements effrayants, amplifiés Par l’écho des montagnes Ou la vastitude maritime Attente des premières gouttes Éparses Confettis magiques qui vont se multipliant Et se transforment en trombes Odeur particulière de la poussière chaude Qui épouse la pluie Rideau aquatique Qui force la course, la recherche De l’abri Et même à l’abri, pensée émue pour qui erre encore Attendre que cela se passe Courber l’échine et espérer Espacements multiples Cliquetis et piquetage des gouttes Trouée furtive du soleil honteux De proche en proche plus généreux Et appliqué à effacer les traces Humides et luisantes Des débordements précédents Surprise de l’encore mouillé Étonnement du déjà ou toujours sec Chamboulement Et renaissance                                                                                              Rodez, 21 avril 2006

CHANGEMENT DE SAISON Perspective nouvelle, ouverte Autorisée Ombre ou chaleur Soleil ou fraîcheur ? Changement de trottoir, Astre qui commande ! Tenue peu appropriée qui invite Légère, trop légère, la robe A rejoindre les rayons, chaleur à venir Lourde, trop lourde la veste Filer à l’ombre Franchir le seuil et s’étonner qu’un Tel sépulcre semble s’ouvrir Vraiment, il fait meilleur dehors Chaleur bienheureuse qui accueille Le marcheur mal couvert Il fait encore meilleur dedans : Incertitude, fluctuations, Mi-saison Tout est possible Surprises à accueillir.                                        Rodez, 17 mai 2015

DES LITS… Des nuits passées à tourner, à virer Quête éperdue du sommeil qui s’écarte Ronde des lits Le lit à barreaux au travers desquels j’ai passé la tête Le lit laqué de blanc du Vieux Logis Le lit illustré du chat botté, matelas de baline et draps brodés de moutons Les lits cage de Fromentine, le divan Mon vrai grand lit au cosy ultérieur Le lit commun avec celui dont je partage les jours et les nuits Les lits jumeaux Et les lits de voyage… Le lit haut de la Grée, les lits du Vieux Logis Le lit d’Aligre ; de Charles Brunellière A Toulouse sous les toits ou dans les camaïeux de beige et blanc De Reims ou de Tinqueux De Rauma, Compiègne, Wellington ou Pertuis Et les lits de voyage, Ozon ou St Florent, Matelas à même le sol ou mini mousses sous la toile L’inconfort absolu d’un canapé, pas canapé-lit Et tous ces lits, lieux où j’aurais aimé passer la nuit… Lit clos sur le sommeil Lit de l’abandon aux rêves Lit des naissances Lit de mort Lit d’hôpital Lit des voyages et émotions du nouveau Lit de fièvres Lit des réveils étonnés Lit dont on a hâte de sortir car il fait beau La journée est neuve Tout est à recommencer avec inventivité.   Rodez 3 avril 2014 complété Fromentine 1° août 2019

CONNIVENCE ET COÏNCIDENCE Nantes, mon attache Nantes, ton escale Redécouverte de mes lieux connus Familiers de l’enfance Parcourus de l’adolescence Ton quartier comme un clin d’œil Docks du mobilier rue de Flandres Ouverture sur l’estuaire Batobus Trentemoult Machines de l’île Pont de la Duchesse Anne Surimpression du plan De la cartographie officielle Et de la géographie interne Le muséum et le souvenir Des accueils souriants de Marcel Le bar « du tunnel à Babonneau » Convivialité des travailleurs Le jardin du musée Dobrée Le salut à Cambronne Et le souvenir piquant du dispensaire Flâneries dans l’espace intime de la ville Flâneries dans le temps intime Qui est le mien Partages d’un quotidien hors du temps Notre Dame de Bon Port Dite Saint Louis Butte Sainte Anne, village Et odeurs enfantines de saumures amères Étonnants ballots et immenses rouleaux De papier kraft Sérénité des bords de l’Erdre, un matin Mouillé d’octobre Pureté de l’élancement blanc de la cathédrale Puits de la cour du château Et palmier en haut de l’escalier de la tour Résonnance avec les Jacobins Crébillonner, rue Jean-Jacques Émotion du couloir et de la rampe Gorge qui se serre rue du capitaine Corhumel Trentemoult des bobos Complicité et superposition des images Fou-rires partagés Jardin peigné, léché, jardin des plantes Procé, plus échevelé Pérennité des statues, butte à dévaler Camion vert et rouge empli de marrons Nouvelles gloriettes, plaids et siestes dominicales Ma ville rêvée, réinventée Traversée d’histoires, la grande La mienne, les nôtres Cœur de ville à taille humaine Stigmates des reconstructions Chancre des périphéries Opulence des hôtels particuliers Passage St Yves et Louis Lévêque Nostalgie et possibles Racines fluvio-maritimes Crachin et pureté lumineuse Tuffaut Revenir ponctuellement Tisser une toile solide Pas une gangue étouffante Liberté des amarres Choisies à nouveau Monde nouveau   Rodez, 8 juillet 2013

TABLE DES MATIERES : NAVETTE DU TEMPS

Été
Neiges
Sérénité
Oraage
Promenade en octobre
Parenthèses
Béatitudes
Temps I
Temps II
Connivence et coïncidence
Des lits
Le premier matin de la création
Changement de saison
Grappillage
Couleurs
En terrasse
Drôle de temps
Drôles de temps
Nostalgie

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« Au fil de la vie, au gré des mots »