ECHEVEAUX ET FILS DE CHAÎne
RÉALITE IRRÉALITÉ Sentiment curieux et surprenant D’être à la fois dedans et dehors Découvrir que si cette pomme Est si belle c’est parce que mon regard L’a isolée Impression de désaccord Comme un instrument désaccordé Le plus important est-ce le quotidien La routine, la gestion et l’intendance De ma famille Ce sentiment de honte parce qu’une autre Que je paie fait mon travail Pendant que je me prélasse Le monde me semble à l’envers Poids de mon milieu Celui auquel j’appartiens De ceux qui travaillent Pas de ceux qui se reposent Et ce monde des idées Exigeant certes, mais futile ? Faut-il s’agiter pour peu de choses Et s’occuper du monde de l’Esprit ? Mais ces écritures-ci ne sont-elles pas Poudre aux yeux et vaniteux glouglous D’une âme qui comme la grenouille S’enfle Mais sans être totalement Dupe. Rodez, 17août 2000 | INCREDULITE Et passage du temps Ce visage familier qui se trouble au fil des ans Contours précis perdus, les photos peuvent me l’évoquer Fidèle compagnon des brossages matinaux, dents et cheveux, Tu m’accompagnes L’ossature profonde n’évolue pas, l’apparence est trompeuse Rides de sagesse et de travail sur moi Surprise néanmoins de la rapidité du temps qui passe Ambivalence chargée entre la densité Des tâches quotidiennes qui effilochent Mon temps Et la fulgurance du temps, le capital s’écorne Temps d’adolescence souffrante, de rêves de futurs improbables Long quotidien de maman traçant le sillon jour après jour Intendance boustiffaillère et tracasseries du travail Émerveillements et agacements, accompagnement au long cours De mes enfants Futurs homme et femmes À guider avec autant d’amour, de justesse et de confiance que possible Vers leur envol et leur vie d’adulte. Études et cœur les guident sur de nouveaux chemins de vie Retour précieux pour tous Eux comme nous, dans le terreau familial. Temps tricoté ou brodé Point après point et l’ouvrage avance ! Temps détricoté et remonté avec ce travail analytique Et toujours une même candeur, une fraîcheur assez intacte. LA vie généreuse et travailleuse Offerte S’en saisir avec justesse et sérénité Savoir prendre, savoir laisser Enthousiasme à cultiver Coins d’enfance à privilégier, non pas par nostalgie Vaine, mais par ce qu’ils sont promesse En devenir Malgré les rides et les cheveux blancs Sourire et regard lumineux. Rodez, 7 janvier 2007 |
DOUBLE TEMPS Ici et maintenant Hier et aujourd’hui, entrecroisements Racine, pesanteur et allégeance Transformer l’essai Laisser la transmission vivre sa vie propre Allègement : plus d’allégeance Racines enracinées mais Qui permettent le pas vers le futur L’à venir… Riche du Et libéré du passé pesant Corps morts Amarrant, arrimant, chargeant Alourdissant, poids morts Vies transmises Futurs et joies pas naïves Consenties, éthiques et choisies Assumées, pas sans… Pas sans la finitude qui ne signe rien Pas sans les tourments, mais à quoi bon ? Pas sans la ténacité obstinée Herbes parmi les pierres Rayons de soleil voilés par tant de nuages Mais soleil, mais herbes Mais poussées Vie vivante, palpitante Comme un cœur Une pulsation après l’autre Rodez, 8 février 2019 | ECRIRE Besoin et peur d’écrire Dévoilement ouaté Laisser transparaître Oser et redouter la compréhension Immédiate Suggérer mais dire Rendre accessible et taire Jeu subtil Où perdre, où se perdre Révéler et obturer Cacher par ce que l’on dit Jouissance de faire croire Bonheur et soulagement Supérieurs De lâcher les flots Mais la timidité Et le rouge de la honte Rodez, 5 avril 2006 |
TABLE DES MATIERES : ECHEVEAUX ET FILS DE CHAÎNE
Écritures
Paix et ouverture
Réalité irréalité
Désirs
Houle
Apaisement
Apitoiement
Je voudrais pour eux
Jouissance
Accueil
Corps et âmes
Tourbillons
Mère amère
Écrire
Bribes éparses
Fatigue
Impuissance et force
Incrédulité
Kaléidoscope et télescopage
Foi
Diapason
Fenêtre ouverte
Ouvrir à la vie
Double temps
Le filtre
Oser la joie
Urgence(s)
Confinée / déconfinée
RAP
Irisé
poe-vie.fr
« Au fil de la vie, au gré des mots »